0 phyto pour les espaces verts, mais à quand 0 phyto pour la restauration collective?

A l’initiative de l’association Les Colibris 50 Cotentin, d’élus de la Gauche Debout, de Voix Ecolo et de la Glacerie Autrement s’est tenue le 10 juin une réunion publique sur le sujet de la restauration collective sur Cherbourg-en-Cotentin.
Le 24 novembre, le collectif de travail pour une restauration collective bio et locale composée de citoyens et d’élus a rencontré M. Arrivé à la mairie de Cherbourg-en-Cotentin pour une table ronde visant à échanger sur l’état actuel et futur de la restauration collective. Les années 2016 et 2017 sont et seront des années charnières dans l’évolution des collectivités territoriales du Cotentin, entre création de communes nouvelles et nouvelle intercommunalité. Si le travail fait a été colossal d’un point de vue organisationnel sur Cherbourg-en-Cotentin, les collectivités territoriales ne sont encore qu’au milieu du gué en ce qui concerne leurs évolutions. Pour autant, les promesses de campagne ne doivent pas être oubliées, ni surtout l’intérêt des citoyens. Pour l’heure, les travaux concernant l’évolution des collectivités ne semblent porter que sur l’organisation administrative et les missions de la restauration collective n’ont pas encore été revues à la lumière des changements institutionnels
Or, le groupe de travail citoyen porte une vision bien plus large et souhaite la mise en place d’un groupe de travail municipal associant les membres du groupe de travail citoyen autour de 5 axes:
1) Axe pédagogique (promotion zéro déchets, promotion d’une alimentation variée, éducation au goût, respect et promotion du travail des équipes,…)
2) Axe administratif (soutien des régies municipales ou développement de délégations de service public à des structures locales, ainsi que l’amplification de critères d’approvisionnements locaux et bio dans les marchés publics)
3) Axe développement économique des filières (accompagnement et partenariat avec les producteurs locaux, mise à disposition de terres agricoles, examen de toutes les possibilités visant à permettre la pérennité de l’approvisionnement maraîcher: régie municipale, contractualisation pour un juste prix permettant aux maraîchers de ne pas être les parents pauvres de la filière, …)
4) Axe valorisation de la filière: la mise en place d’une légumerie/conserverie sous l’impulsion municipale pourrait permettre de pallier la forte saisonnalité des productions notamment maraîchères pour offrir la possibilité à la restauration collective, voire autre, d’utiliser les productions locales tout au long de l’année.
5) Axe amélioration des pratiques de restauration collective: association de tous les acteurs de la restauration collective, quels que soient leurs statuts (municipal, départemental, régional, associatif, privé) et leur niveau de responsabilité (cuisiniers, gestionnaires, personnels encadrants, usagers,…) pour l’échange, la formation et l’information sur les pratiques permettant la réduction des déchets, la valorisation des filières bio et locales.
Les différentes expériences en la matière montrent que le passage à une restauration bio et locale peut se faire à budget équivalent, la réduction des déchets permettant le dégagement des ressources budgétaires adéquates.

Afin de définir clairement les besoins et possibilités de notre territoire, le groupe de travail souhaite que la municipalité de Cherbourg-en-Cotentin s’appuie sur la mise en place d’un Projet Alimentaire Territorial institué par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014.

Le 23 novembre, l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité l’amendement sur la restauration collective bio et locale. Dans les cantines et les établissements de restauration collective, les menus devront être constitués d’ici 2020 de 20% de produits issus de l’agriculture biologique et 40% de produits locaux et de saison.
A l’heure où les collectivités locales sont engagées par la force de la loi dans une transformation salutaire de leurs pratiques de gestion des espaces verts afin de ne plus utiliser de produits phyto-sanitaires polluants nos ressources aquatiques, à l’heure où la loi a acté la nécessité de transformer nos pratiques de restauration collective afin de prendre en compte les enjeux économiques, écologiques et sociaux portés par de multiples collectifs de citoyens partout en France, il est temps que Cherbourg-en-Cotentin prenne à bras le corps les desiderata de ses citoyens majoritairement favorables au développement de filières alimentaires respectueuses de l’environnement et de la santé des consommateurs.
M. Le Maire s’est engagé à reprendre contact avec notre groupe de travail au mois de janvier.

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