Le bricolage comme politique budgétaire
Un plan de rigueur tout juste voté, François Fillon vient d’en proposer un second. Cela montre l’amateurisme d’un gouvernement, qui ne cesse de défaire ce qu’il a fait six mois avant et qui s’intoxique de ces propres annonces.
En moins de dix ans, la droite a creusé le déficit comme jamais, doublant la dette par la multiplication des cadeaux fiscaux. Le paquet fiscal de 15 milliards de baisse d’impôts, voté en 2007, aux résultats nuls, restera comme l’une des décisions les plus absurdes de ces trente dernières années. En juin dernier, l’ISF était à nouveau diminué, pour un coût d’1,4 milliard d’euros. Pourquoi la droite n’est elle pas revenue sur cet énième cadeau fiscal ? Pourquoi fait-elle payer à tous les Français, les cadeaux offerts à quelques uns ? Pourquoi annoncer la réduction des niches fiscales, quand elles n’ont jamais été aussi nombreuses ?
Au delà des quelques mesures symboliques, l’effort va une nouvelle fois porter essentiellement sur les classes moyennes et populaires avec l’accélération de la réforme des retraites, la baisse des prestations sociales et la hausse de la TVA.
Les écologistes ont présenté un projet de budget alternatif, prenant en compte les crises sociales et environnementales que nous traversons et la faible croissance que nous connaissons depuis près de 40 ans. Il faut s’attaquer aujourd’hui aux racines de ces crises. Nous devons changer notre modèle de développement en engageant la transition écologique, créatrice d’emplois qui nous permettra d’éviter de subir la récession.
Cécile Duflot, Secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts