LNPN – RÉUNION DU 22 NOV 2011. CHERBOURG

Tous les notables cherbourgeois étaient présents.  Tous se félicitaient de la réalisation du projet. À croire qu’actuellement le train n’arrive pas encore à Cherbourg.

Seules voix discordantes : CGT et EELV (je ne sais plus ce qu’a dit la CFDT, ni  s’il y a eu des questions d’1’ importantes, que j’oublie))

 

Questions d’1’

– le prix du billet augmentera-t-il ? Réponse : dans le tableau récapitulatif du financement figure le prix du billet.

– la quantité de terres agricoles sacrifiées. Question posée par le CREPAN, Anne-Marie Duchemin avec qui nous travaillons en étroite relation. Réponse : 80 m de part et d’autre de la voie soit 700 ha au total.

-Daniel : les échéances ? Réponse très langue de bois, puis finalement (après insistance) :

«  avant 2020 un début de travaux sera réalisé sur la partie Paris-Mantes », ce qui a permis plus tard au secrétaire CGT education  de rebondir: « çà veut dire la ligne dans 25 à 30 ans ! »

 

Points de vue de 3’

 

– Catherine Marrey EELV :

L’un des éléments qui semble en faveur de la Ligne nouvelle est la croissance économique qu’induirait la Grande Vitesse et le souhait de désenclaver Cherbourg.

I   –  Il y a peu d’études économiques analysant l’impact des lignes à grande vitesse, toutes portent la même conclusion

Conseil Général des Ponts et Chaussées 10 Juillet 2001 Bilan du TGV atlantique

« – Les impacts sont assez limités. Le TGV semble agir plus sur les conditions de l’activité que sur l’évolution de l’emploi.  (…) L’impact sur la dynamique urbaine est peu sensible »

 

      étude d’INSEE Lorraine- Conjoncture – septembre 2007« Si d’une façon générale une    LGV a des effets directs (gains de temps, meilleure desserte, etc.), les retombées socio-économiques ne sauraient en aucun cas être automatiques, mais restent liées aux caractéristiques et à l’importance du tissu économique existant, ainsi qu’à la volonté des acteurs. »  
   
  DDE Saone et Loire « Il n’y a pas de relation automatique de type « cause à effet » entre présence d’un grand équipement de transport et développement régional. »

Nous pouvons donc conclure comme la Datar…… « qu’il convient de s’affranchir de tout discours qui établirait une relation déterministe… ».

II  – Bien que l’apport de la vitesse soit une mystification scientifique et un mythe politique, qu’en est-il de la ligne Mantes/ Cherbourg ?

Nous nous sommes renseignés auprès des cheminots,

1) La ligne actuelle est une « bonne ligne », qui permet 200km/h sur 3 tronçons, et il suffirait de modifier quelques courbes pour atteindre 200 sur sa totalité

Pour cela il faudrait au moins que le matériel le permette : les loco utilisées actuellement sont essentiellement la 16000 qui ne va au delà de 160, alors qu’il faudrait des 26 000

On gagnerait 1 /4 h                    Nous parvenons donc à 1/4 h de différence avec le projet

III   – ENFIN, Désenclaver CH ce serait favoriser le fret

l’amélioration de la vitesse ne joue pas sur le fret et la ligne actuelle n’a pas pb de gabarit

le problème ?   il n’y a pas de fret sur la ligne

Ce qui nous renvoie à la situation écon de Ch et à la politique du tout route de la SNCF

ce qui nous renvoie au fantasme hors sujet de la vitesse.

Et nous fait conclure que la ligne nouvelle n’est pas la solution pour désenclaver  Ch

 

François Pouillaute CGT : la ligne actuelle est en bon état et des améliorations suffiraient.

 

Beaucoup d’interventions ensuite de la part de chefs d’entreprises et d’élus de la communauté urbaine pour défendre l’absolue nécessité du projet.

 

(interventions de Marine Lemasson et de Jerome Virlouvet

comment financer un tel projet en période de déficit ?

 

Nicolas Vivier : rappelle que nous sommes favorables à une nouvelle ligne entre Paris et Mantes et précise avec humour qu’il tient à rassurer ceux qui ont dit que le train était nécessaire entre Paris et Cherbourg que le train existe bien et que, patron d’une petite entreprise navale lui-même, il l’utilisait régulièrement.

Daniel Bosquet : Plus de 80% des usagers de la SNCF en Normandie utilisent le train uniquement sur des trajets internes à la région. Or les interventions favorables ce soir ont défendu uniquement les intérêts de la minorité. Beaucoup d’oubliés : en particulier les travailleurs, employés et étudiants qui utilisent le train pour leurs trajets quotidiens, mais aussi les usagers des autres lignes : Paris-Granville, Caen-Le Mans-Tours, Caen-Rennes qui est aussi Cherbourg-Rennes (avec sa partie de voie unique dans un état déplorable…qui permet de rouler à 70 km/h, …). Et il est clair que si l’on met 15 milliards d’euros (payés par qui ?) sur une nouvelle ligne on ne pourra pas en même temps  faire les travaux plus qu’urgents sur les voies et le matériel existants.

Mon impression est donc clairement que ce projet est là pour nous amuser et nous faire avaler le refus de résoudre les problèmes, comme c’est le cas depuis trop longtemps (d’ailleurs ce qui a été fait ces dernières années l’a été par la région et très peu par la SNCF ou RFF).

Posez donc la vraie question aux usagers « Préférez vous une ligne nouvelle (même pas ligne à grande vitesse) dans 25 ou 30 ans, avec importante augmentation  prévue du billet ou (pour un investissement nettement inférieur) des travaux  d’aménagement de l’existant et du matériel en bon état dans l’immédiat ? ».

Je suis prêt à ouvrir les paris pour la seconde solution, car ce que réclament la plupart des usagers, ce n’est pas un quart d’heure de moins dans 30 ans mais la régularité et la ponctualité dans des trains en bon état.

 

 

 

 

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